Les objectifs
L'objectif de ce projet était de proposer aux jeunes d’aborder des thématiques comme le racisme et les discriminations liées à la vie scolaire ou dans la société, tout en leur permettant de développer des compétences en lecture. A travers la littérature, les jeunes ont la possibilité de s’identifier aux héros ou aux héroïnes des ouvrages, de réfléchir sur leur propre vécu, attitudes, gestes, paroles racistes ou discriminatoires. Les effets attendus à long terme sont la mise en place d’actions citoyennes et de projets d’établissement pour lutter contre le racisme et les discriminations. Il s’agit aussi de stimuler l’utilisation de la littérature pour parler de problèmes de société en classe.

Le démarrage
Les ouvrages à inclure dans la mallette ont d’abord été choisis. Tous les ouvrages sélectionnés permettent d’aborder le racisme sous différents angles. Ils racontent l’histoire de jeunes qui vivent des situations proches de celle du public cible et auxquelles il peut directement s’identifier.

Les ouvrages étaient les suivants :

• Persépolis – tome 3 de Marjane Satrapi;
• Matin Brun de Franck Pavloff;
• Moi, Félix, 10 ans, sans papiers et Moi, Félix, 11 ans, Français de papiers de Marc Cantin;
• Soliman le Pacifique (Journal d’un enfant dans l’Intifada) de Véronique Massenot;
• Le jour où ma vie s’est arrêtée de Galila Ron-Feder-Hamit;
• Moi raciste ?!;
• La rédaction d’Antonio Skarmeta;
• La brochure Vivre ensemble.

La réalisation
Un travail d’approfondissement du thème a été entrepris par les consultantes travaillant sur le projet (quatre personnes d’origines différentes, ayant vécu des expériences migratoires, de discrimination et de racisme et toutes enseignantes ou pédagogues). Chaque consultante a lu en priorité un ou deux ouvrages et a développé des activités pédagogiques. Les livres ont ensuite été discutés, puis des séances de développement d’activités pédagogiques ont été organisées. Une première ébauche du document pédagogique a été élaborée. Il a été par la suite enrichi avec les idées des enseignants qui se sont portés volontaires pour tester le matériel dans leur classe.

Le dossier et les fiches pédagogiques ont été conçus pour permettre au jeune de repérer des actes, des comportements ou des paroles racistes dans les œuvres littéraires et d’analyser les raisons qui font que ces attitudes naissent et se développent. Le dossier parle du racisme et des discriminations de façon large. Des thèmes pour le débat, des activités ludiques, des propositions et des idées pour l’action, des références juridiques et thématiques sont proposés. Le dossier donne également des pistes pour les enseignants qui souhaitent faire le lien entre plusieurs ouvrages. Par exemple, la question des migrations sera mise en relation avec les situations de conflits interethniques, les difficultés d’intégration, les phénomènes d’exclusion. Les droits humains sont également traités à travers tous les ouvrages. La deuxième partie du dossier est consacrée au travail spécifique sur chacun des ouvrages. Sept fiches pour les élèves à photocopier ont été produites.

Ensuite est venu le temps de choisir un titre pour le kit. Digno, Neuf livres pour aborder la discrimination a été choisi après une longue consultation auprès des personnes participantes, notamment les élèves et les enseignants. L’idée du jeu de mot entre digne et dinosaure a été proposée par une élève de 14 ans participant à une activité pédagogique sur le thème de la discrimination dans une classe de test. Le concept a ensuite été affiné et une illustration a été conçue pour supporter le propos et stimuler la discussion. L’illustration de la page de couverture est un élément important du projet. Les enseignants sont encouragés à l’utiliser comme amorce des activités.

Le matériel a été testé dans cinq Cycles d’orientation (7ème à 9ème années) de Suisse romande. Les niveaux des élèves étaient toutefois très variés. Quelques enseignants ont abordé les ouvrages avec des élèves plus âgés, notamment pour des classes d’accueil. Cette phase de consultation a été très utile et intéressante et a permis d’adapter le plus possible le matériel aux besoins des élèves et des enseignants. Tous les enseignants ont souhaité continuer le travail et prévoient d’approfondir ou d’aborder d’autres ouvrages avec leurs classes.

Cent cinquante mallettes ont été produites. Elles contiennent un dossier pédagogique de 16 pages pour l’enseignant; sept fiches recto-verso pour les élèves; une fiche d’évaluation du matériel ; neuf ouvrages de littérature, dont deux BD et un magazine; les copies de deux nouvelles. Cent dossiers et sept cent fiches supplémentaires ont été imprimés pour la promotion et la formation des enseignants. La diffusion des mallettes est assurée par la Fondation Education et Développement. Elles sont proposées à la vente au prix de 82 francs. Cinq mallettes sont disponibles en prêt gratuit. De plus, chaque ouvrage de littérature est proposé en série de classe, en vente et en prêt.

Les acteurs
Parmi les acteurs principaux, on trouvait:

• Geneviève Emond, Muza-Consultation en éducation, conceptrice du projet
• Des consultantes associées
• Des consultants spécialisés en création de matériel pédagogique, en éducation globale, interculturelle et "anti-raciste“, en pédagogie, sociologie et travail social.
• Les enseignants: Carine Kolb (Lausanne), Anne-Laure Schallbeter (Fribourg), Dominique Wittwer (Montreux), Claudeline Magni (Genève) et Stéphane Métral (Genève) et leurs élèves.
• Un groupe de sept jeunes de 15 à 18 ans.
• Les graphistes et designers Pascal Vaucher de la Croix et Gilles Forestier de Limbo Sàrl, Genève.
• Le projet a été suivi par la Fondation Education et Développement.

Le public
Il s’agit tout d’abord de stimuler les enseignants de Suisse romande à l’utilisation d’ouvrages de littérature dans leur enseignement. Le public cible final est bien évidemment les jeunes, de 12 à 18 ans.

Le bilan
Par la lecture, les enseignants et les élèves s’ouvrent au thème et ont envie de le traiter plus globalement par la suite pour aller plus loin. La mallette a reçu un excellent accueil auprès des enseignants et des élèves testés. La diversité des ouvrages est largement appréciée: elle permet à l’enseignant d’adapter son choix à chaque groupe d’élève.

Les finances

• Coût total: 40’870 francs
• Fonds de projets scolaires, Fondation Education et Développement: 30’000 francs

Quelques conseils

• Un projet de cette importance nécessite un gros investissement en temps et en argent.
• Il faut développer une formation pour les enseignants.

Contact
Muza – Consultation en education, Geneviève Emond, 554 O'Connor Street, Ottawa, Ontario, K1S 3P9, Canada, www.muza-education.com